Depuis que CaliNange existe, nous avons eu la chance de rencontrer des personnes incroyables qui souhaitent faire avancer les choses pour le bien-être des bébés nés prématurément. Qu’ils soient membres d’associations, parents ou soignants, ils mettent tout en œuvre pour apaiser ces bébés.

Parmi ces personnes passionnées et passionnantes avec qui nous avons pu échanger figure Julie Bailly, infirmière formée aux urgences pédiatrique qui a à cœur depuis plusieurs années de trouver une solution pour apaiser ses petits patients. Merci à elle d’avoir pris le temps d’échanger avec nous autour de l’importance du bien-être des bébés prématurés et de la place de CaliNange au sein des unités de soins pédiatriques.

Bonjour Julie, pouvez-vous nous dire quelques mots sur vous ?

Je m’appelle Julie Bailly, j’ai 34 ans, je suis infirmière depuis 2007. C’est un métier que j’ai toujours voulu exercer, en sachant que je voulais me spécialiser en pédiatrie. J’ai travaillé 7 ans en chirurgie, un service qui m’a beaucoup appris. Ensuite j’ai été formée aux urgences pédiatriques pour pouvoir monter en service de néonatalogie.

J’ai le sentiment de faire un travail complet. Je m’occupe à la fois des enfants malades et je prends en charge leurs familles. En quelque sorte, je m’occupe de tout le monde et c’est ce côté humain que j’aime dans ce service de niveau 2A. Pour comprendre ce que cela signifie, il faut savoir que les maternités de niveau 2A accueillent les bébés nés à partir de 32 semaines d’aménorrhée (SA) avec un poids d’au moins 1 500 g ; le niveau 2B correspond aux soins intensifs.

Quel est votre quotidien au sein de votre service ?

Chaque jour, nous allons au rythme de l’enfant, on ne le réveille jamais, on fait en sorte de respecter le choix des parents, le rythme des bains, chaque enfant a un soin individualisé. Et on s’adapte aussi au rythme des parents. Donc le matin, c’est le biberon, les soins, ... et l’après-midi on essaie de regrouper les familles pour créer le lien mère-enfant.

Ce moment privilégié est important pour le bébé, les parents et les soignants. Nous nous occupons au quotidien de 6 lits, l’équipe est constituée d’une infirmière et d’une auxiliaire de puériculture. Nous avons la chance d’avoir une personne dans le service qui est présente 5 jours sur 7, elle est chargée du côté administratif. C’est génial d’avoir cette personne dans le service parce qu’on a un référent qui est là du lundi au vendredi, elle sait tout ce qui se passe donc il n’y a jamais de “surprises” grâce à elle. Elle gère également les consultations des bébés qui sont sortis avec des pathologies (comment ça se passe à la maison, la prise de poids…)

Nous essayons d’être disponibles même après la sortie des bébés.

Nous sommes donc en charge des bébés en réanimation et de ceux qui se trouvent en unité kangourou. Nous souhaitons développer des chambres mères-enfants au centre du service, c’est un projet qui nous anime et que nous aimerions voir aboutir dans le futur afin de favoriser le lien mère-enfant.

Pouvez-vous nous parler de CaliNange et de son utilisation au sein de votre service ?

Avant de parler de CaliNange, je dois préciser qu’il y a 3 ans j’avais le projet d’inclure des projets à bruit blanc dans le but d’apaiser les bébés de mon service. J’avais remarqué que ces bruits blancs agissaient sur ma fille lorsqu’elle était bébé. Donc je voulais trouver une solution adaptée aux bébés prématurés en me disant que si ça avait agit sur ma fille, ça pouvait potentiellement agir sur le bien-être des bébés prématurés. Le projet a été rapidement bloqué administrativement.

Plus tard, j’ai suivi une formation. En discutant avec la formatrice, je lui reparle de mon projet de bruit blanc et c’est là qu’elle me parle de CaliNange.

Pour moi, c’était une révélation, je me suis dit “super quelqu’un a eu la même envie que moi” ! J’en ai immédiatement parlé à ma cadre afin de voir s’il serait possible de se doter de CaliNanges pour le service. J’ai dû faire un projet auprès du directeur de l’hôpital et ça a plutôt bien fonctionné. J’étais aussi soutenue par de nombreuses collègues donc ça a aidé à faire valider le projet.

Quand nous avons reçu le CaliNange j’ai vu que certaines personnes du service étaient réfractaires. Mais depuis quelques temps, je vois que ces mêmes personnes sont convaincues de l’utilité de CaliNange. Et ça c’est super.

Je ne considère pas CaliNange comme un outil magique mais pendant les soins, c’est une aide précieuse. CaliNange aide aussi pour créer le lien entre les parents et l’enfant, c’est indéniable.

Je trouve que CaliNange est hyper individualisé, on peut l’adapter à chaque enfant et pour les parents c’est merveilleux car ils ont l’impression d’être avec leur enfant.

Une maman m’a dit “C’est merveilleux, j’ai l’impression de lui laisser un bout de moi”. CaliNange a permis à cette maman de parler à sa fille, de lui dire des choses personnelles et je peux vous dire que CaliNange a permis de créer un lien entre elles. C’est parfois difficile pour les parents de parler directement à leur bébé, il y a souvent un soignant avec eux, le bébé est dans sa couveuse, il peut être branché, il y a toujours un peu de bruit, ils se sentent parfois un peu maladroits. CaliNange leur permet de laisser un message que seul le bébé entendra, nous n’écoutons aucun message, ça reste entre le parent et le bébé.

En tant que professionnelle de santé, en quoi pensez-vous que CaliNange peut venir en aide aux bébés nés prématurément, à leurs parents et au personnel soignant ?

On a des bébés qui ont besoin de plusieurs stimulations, donc CaliNange permet de développer tous les sens. Je ne pensais pas que le mode musical allait autant nous servir.

Idem pour la lumière, j’ai pu observer sur un bébé que son rythme cardiaque s’apaisait en fonction des oscillations lumineuses du CaliNange.

Sur un autre aspect, il faut savoir que nous avons une petite équipe et parfois nous n’avons pas le même temps pour les enfants donc CaliNange c’est un vrai PLUS ! Il permet de ne pas laisser un bébé en situation de crise lorsqu’on est en train de s’occuper d’un autre bébé et qu’on ne peut pas se libérer immédiatement. Même la psychologue de l’équipe pense la même chose.

Pour les soignants, difficile de parler en leurs noms mais suite aux divers retours que j’ai eu, je pense que pour eux, Calinange s’apparente à un soin, une continuité pour maintenir le lien avec les parents, pour leur procurer du bien-être…

Comment le personnel soignant a réagi lorsque vous leur avez présenté Calinange ?

Pour l’équipe qui m’a suivi, elles ont voulu voir comment ça fonctionnait, la réaction des enfants, donc dans l’ensemble tout le monde était très content. Pour les réfractaires, finalement je vois un changement, car elles ont observé le comportement des bébés qui avaient CaliNange.

J’avais laissé une petite feuille récapitulative à mettre dans le dossier de l’enfant pour savoir dans quel but le soignant avait utilisé CaliNange, les effets sur l’enfant, le parent et sur le soignant.

Et je n’ai eu que des retours positifs, à chaque utilisation de CaliNange il y avait une réaction positive sur l’enfant.

Quel avenir souhaitez-vous à CaliNange ?

Je lui souhaite un grand avenir en devenant un dispositif à part entière dans les unités de soin que ce soit les ambulances, avec les pompiers ou même dans les autres unités pédiatriques. Et j’ai été ravie car, dernièrement, une infirmière de Reims m’a appelé pour en savoir plus sur CaliNange. Elle était intéressée et voulait en savoir plus donc ça nous a fait super plaisir car

Nous faisons partie d’un petit centre dans lequel nous développons une démarche familiale et CaliNange s’inscrit dans la philosophie de notre hôpital. J’espère que les hôpitaux qui ont aussi des petits services, pourront se munir de Calinange pour apporter plein de réconfort aux bébés prématurés.

"A chaque utilisation de CaliNange, j'ai observé une réaction positive sur l’enfant." - Julie, infirmière