Préparer et accompagner les parents à vivre sereinement la grossesse et la naissance de leur enfant.

Depuis que CaliNange existe, nous avons eu la chance de rencontrer des personnes incroyables. Incroyables par leur parcours, leur humanité, leur bienveillance… 

Marine Younsi, accompagnante en périnatalité, fait partie de ces personnes qui vous marquent à vie. Auxiliaire de puériculture pendant 10 ans, Marine s’est lancée corps et âme dans un nouveau challenge et ouvrira le 11 mars prochain son cabinet d’accompagnante en périnatalité. Son objectif : préparer les parents à toutes les éventualités pour vivre le plus sereinement possible la grossesse et la naissance de leur enfant.

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Formée à l'École du Bien Naître de Sonia Krief, Marine souhaite désormais mieux préparer les futurs parents en leur expliquant qu’ils ne seront pas forcément face au bébé de leurs rêves, qu’un accouchement peut être un moment magique mais qu’il peut être tout autre. Et surtout, Marine souhaite pouvoir accompagner au mieux les parents qui font face au deuil périnatal pour leur permettre d’être véritablement soutenus dans cette épreuve. 

Mais laissons Marine vous raconter son parcours et les épreuves de la vie qui l’ont amené à vouloir accompagner les futurs parents dans cette aventure qu’est la parentalité.

Marine, pouvez-vous vous présenter et présenter votre parcours en quelques mots

Je m’appelle Marine, j’ai 30 ans et j'habite près de Valenciennes. J’ai été auxiliaire de puériculture pendant 10 ans dans une crèche et également à au sein d’un hôpital dans le Nord de la France.

Ensuite, j’ai déménagé en Haute-Savoie et c’est là-bas que je suis tombée enceinte. J’ai rapidement été en arrêt car j’ai fait une crise de pré-éclampsie, j’étais très surveillée et lors de mon 5ème mois de grossesse (27 semaines + 6 jours), après une forte hausse de tension j’ai été hospitalisée. C’est là que je découvre que pour éviter une crise de pré-éclampsie il faut que j’accouche de ma fille car nous allions mal toutes les deux. J’ai donc eu une césarienne d’urgence le 11 mars.

Au début ma fille allait bien, elle respirait toute seule, mais elle a fait un arrêt cardiaque de 20 minutes et au réveil elle avait énormément de séquelles.

De mon côté, j’étais très faible et je n’arrivais pas à me lever, ce qui m’a empêché de voir ma fille pendant 14h. Quand j’ai enfin pu la voir elle allait mal.

On nous a rapidement annoncé que le pronostic vital d’Alma était très engagé. Elle est décédée le 13 mars.

Après le décès de notre fille, nous sommes rapidement rentrés dans le Nord pour tenter de relever la tête. C’est là que j’ai décidé de lancer mon cabinet de périnatalité. J’avais déjà ce projet lorsque j’étais enceinte, donc j’ai repris mon dossier créé auparavant et j’ai relancé les démarches dans le Nord.

En parallèle de ces démarches administratives, je me suis rapprochée de l'École du Bien Naître créé par Sonia Krief à Paris, j’ai suivi les formations qui m’ont permis de devenir accompagnante en périnatalité. 

J’ai souhaité lancer officiellement mon cabinet le 11 mars “Marine Bien Naître” pour célébrer d’une certaine façon les 1 an de ma fille.

Retrouvez Marine sur Facebook et sur Instagram

Pourquoi vous êtes-vous lancée dans l’accompagnement des bébés et des parents ?

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J’étais déjà fan de ce que faisait Sonia Krief, je m’étais beaucoup renseignée pour ma fille, parce que j'aurais voulu faire tout ça avec elle. Hélas, je n’ai pas pu profiter de ma grossesse. Et donc tout ce que je n’ai pas eu pour moi et pour ma fille, j’ai envie de le donner aux autres parents. J’ai besoin de leur apporter tout ça. 

J’ai le titre d’ambassadrice “Bien Naître” et donc aujourd’hui je suis référencée car je véhicule les valeurs de l’école comme la bienveillance, la gentillesse, la tendresse… Mais ce que je veux par-dessus tout, c’est accompagner les parents en évoquant les sujets tabous, parce que je parle des choses dont on ne parle pas. 

Je ne veux absolument pas tomber dans la paranoïa, mais je préfère les préparer à toutes les éventualités. Et je pense que c’est pour ça que j’ai beaucoup de gens qui me suivent aujourd’hui sur les réseaux sociaux.

Je veux aussi bien mettre en garde les parents pour leur expliquer qu’ils ne seront pas forcément face au bébé de leurs rêves. Je peux également traiter du deuil périnatal, mais surtout je veux informer les deux parents pour qu’il n’y ait pas de déséquilibre d’informations.

Il me semble important d’expliquer également des sujets comme la pré-éclampsie. Aujourd’hui, elle fait beaucoup plus de dégâts chez les femmes enceintes que la toxoplasmose alors que personne n’en parle. C’est bien de dire qu’une grossesse peut bien se passer, que c’est un moment qui est magique et unique, mais c’est important de dire aussi que ça peut ne pas bien se passer et de mettre en garde face à certains signaux que notre corps peut envoyer.

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Je veux en profiter pour parler de l’association Grossesse Santé qui lutte pour faire connaître cette maladie encore trop tabou. Les 2 fondatrices font un travail exemplaire et je suis fière d’être une “Maman Lionne”, il faut vraiment parler de la pré-éclampsie pour que les femmes enceintes puissent identifier les signaux pendant leur grossesse et ainsi éviter le pire.

Je souhaite également assurer un suivi post deuil périnatal. En France, c’est un sujet tabou dont très peu de monde s’occupe. Dans les maternités, très peu de personnes sont formées au deuil périnatal alors que les parents ont besoin d’avoir du soutien, des réponses, de l’aide...

Dans mon cas, après le décès de ma fille, c'est SOS préma qui m’a aidé sur ces questions. Mais tout le monde n’y pense pas. Par exemple, la CPAM a arrêté de me payer parce que j’avais accouché 6 semaines avant le début de mon congé maternité officiel et que par conséquent cela avait décalé sa fin. Incroyable n’est-ce pas ?

Je tiens à préciser qu’il s’agissait d’une erreur de la CPAM, et il m’ont finalement payé la totalité de mon congé maternité. Mais ce que je veux dire, c’est que tout le monde n’est pas armé pour faire face à ce genre de désagrément. Comment fait-on en période de deuil pour penser à tout ça ?

Personnellement, j’ai eu le réflexe de faire les démarches, mais je sais bien que certains parents sont incapables d’y penser pendant cette période de chaos. Donc moi je veux aider ces parents. Et c’est en ça que je pense qu’une accompagnante en périnatalité peut être utile, pour accompagner les parents dans toutes ces démarches. Mais aussi d’autres détails auxquels on ne pense pas forcément quand on est en phase de deuil périnatal.

Je pense que l’accompagnement périnatal est un métier d’avenir, on peut accompagner autant les mamans que les papas.

L'École du Bien Naître forme à tout ça. De l’atelier “touché bébé” en passant par le “touché pré-natal”, à l’allaitement, à la diversification alimentaire, au portage physiologique, aux bébés signes, à la thalasso bain. Et parmi toutes ces formations, il y a aussi une formation d’accompagnement au deuil périnatal. On peut alors proposer un accompagnement sur mesure aux parents, par exemple, comment gérer émotionnellement l’arrivée d’un bébé qui arrive après un deuil périnatal et qui peut avoir en lui des angoisses de la maman.

Et comment en êtes-vous venue à vous intéresser à CaliNange ?

Il y a 3 mois, je suis tombée par hasard sur CaliNange sur les réseaux sociaux. S’en est suivi une discussion avec Aurore Saintigny, la créatrice de CaliNange, et j’ai eu une révélation quand j’ai découvert ce que faisait CaliNange et sur l’effet que ce petit boitier peut avoir sur les bébés qui ne peuvent pas être en présence de leurs parents comme ce fut le cas pour ma fille pendant 8h.

Dans mon cas, quand j’ai enfin pu voir ma fille, elle ne pouvait plus respirer toute seule. J’ai posé ma main sur elle et je lui ai parlé, et là ma fille s’est mise à respirer toute seule. Le médecin m’a dit à ce moment-là que la main des mamans faisait des miracles. Et pendant cette journée, dès que je lui parlais, on voyait bien que son taux d'oxygénation remontait. Bien entendu, ce n’était pas un miracle, c’est un phénomène naturel qui n’allait rien changer aux séquelles de ma fille.

Mais je sais que si j’avais eu un Calinange à lui transmettre avec ma voix, mon odeur et le bruit du battement de cœur, ça m’aurait fait déculpabiliser de savoir qu’elle m’aurait entendu, elle m’aurait senti. Je ne dis pas que CaliNange l’aurait sauvé mais au moins ça l’aurait apaisé, rassuré, et moi aussi.

Et c’est pour ça que j’ai autant d’affection pour le projet, parce que je sais que CaliNange aurait fait du bien à Alma.

C’est pour ça que j’en ai tout de suite parlé à Sonia Krief, parce que je veux que tout le monde connaisse CaliNange. Parce que je suis certaine que ça ferait du bien à tous les parents de bébés prématurés, aux bébés prématurés et aux enfants hospitalisés. 

Quels sont, selon vous, les bénéfices de CaliNange ?

Pour ma part, je pense que CaliNange peut permettre de déculpabiliser les parents qui sont contraints de laisser leur bébé seul. Dans mon cas, je sais que ça m’aurait rassuré de savoir ma fille avec un bout de moi. 






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